★ ELENA ► unefilleautop.com

Ma vie est une succession de bons et de mauvais événements. Tout d'abord, je suis fille unique. Pas de soeur, pas de frère. Moi et juste moi seule. Ce n'était pas faute que mes parents désiraient d'autres enfants, mais malheureusement, maman dut se faire enlever un ovaire suite à un kyste se trouvant dessus quelques mois après ma naissance. Mais ils ne regrettent pas ce choix : ils m'ont déjà moi. Je suis donc fille unique, mais attention, cela ne fait pas de moi une petite princesse pourrie gâtée du tout. Mes parents n'ont jamais roulé sur l'or et je l'ai toujours bien vécu. Papa est plombier et maman est sage femme. Ils ont des revenus modestes, et travaillent pas mal pour pouvoir nous offrir une vie décente. Mais l'argent, je m'en moque complètement. Je n'avais pas besoin de grands choses ni de trois cents jouets pour m'amuser. Ma vie peut être enviée dans le sens où j'ai grandi entourée d'amour : celui de mes deux parents. C'est beau de voir deux personnes s'aimer avec une telle force, une telle intensité. Ils m'ont transmis des valeurs fondamentales comme le respect, l'amour, le goût du travail, l'altruisme et la générosité. Je leur en serai toujours reconnaissante pour cela.

A l'école, j'étais du genre studieuse. Pas la première de la classe, mais loin d'être la dernière. Mon goût pour les livres faisaient que je restais appréciée par mes professeurs, tout comme mon envie d'en apprendre encore et toujours plus. Avec mes camarades, il n'y avait pas de tensions. Je ne faisais pas partie des filles populaires et cela ne m'intéressait pas du tout. Pour autant, je n'étais pas non plus dans le clan des loosers. En fait, je me fondais dans la masse et c'était parfait comme ça.

Plus le temps passait, plus je grandissais, et plus je m'épanouissais. Je suis rentrée à l'université, en littérature. J'avais dans l'optique de devenir écrivain ou bien de travailler dans une grande maison d'édition. J'y ai fait la connaissance d'un groupe de nanas qui m'ont appris à sortir un peu la tête de mes bouquins et d'apprendre à vraiment profiter de ma jeunesse. Et c'est là que tout s'est passé. Lors d'une soirée, je l'ai rencontré lui, ce beau garçon avec son air charmeur et sa réputation de coureur de jupons. Mais malgré ça, j'ai craqué et je l'ai suivi chez lui. Nous avons fini par atterrir sous ses draps. Et puis nous nous sommes revus plusieurs fois, nous formions un petit couple. On allait au ciné, au restaurant, ... De vraies sorties à deux. Jusqu'au jour où paf, plus rien. Un simple message sur mon portable : "c'est terminé, passe à autre chose, moi c'est déjà fait". Une vraie douche froide. Mais ce n'est pas le pire. Malgré tout ça, un problème survit alors : je suis enceinte de lui. Que faire ? Garder le bébé ? Avorter ? Comment allait-il le prendre, lui qui ne voulait plus entendre parler de moi ? Lui qui avait si bien tourner la page ?

J'ai décidé de lui en parler, calmement. Et bizarrement, sa réaction m'a beaucoup étonné. Il était prêt à prendre ses responsabilités en main, prêt à assumer ce bébé avec moi, prêt même à m'épouser ! Il fallait juste en parler à ses parents, et que ce soit moi qui le fasse comme il ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Okay, ça allait le faire. Ce ne devait pas être si compliqué que ça. En tout cas, c'est ce que je pensais, et mon espoir n'avait rien avoir avec la réalité. Ils l'ont mal pris, vraiment très mal. Ils ont même proposé de me donner une grosse somme d'argent contre l'avortement de cet enfant et ma disparition de la vie de leur fils, prétextant que leur garçon valait bien mieux que moi et que j'allais tout simplement gâcher son avenir si prodigieux. Cela m'a mis dans une colère monstrueuse. J'ai refusé leur chèque. Après tout, je ne suis pas le genre de fille que l'on achète comme ça. Je suis rentrée chez moi en trombe pour parler de tout ça à mes parents. Leur décision était unanime : on déménage loin de tout ça, dans une ville plus paisible.

Nous ne sommes partis que trois ans. Ma grossesse s'est passée sans trop de complications. Mes parents étaient à mes côtés pour que je ne manque de rien. Je leur en suis très reconnaissante de l'avoir accepté sans prendre la peine de me faire la morale. Ils ont été très compréhensifs et ne m'ont pas jugé. J'ai tout de même réussi à terminer mes études grâce à eux. J'ai trouvé ma voie par la suite : Je suis devenue auteur de livres pour enfants. Ce travail me plait vraiment, et me permet de travailler chez moi, au calme. Et ce petit bout est venu au monde : Maël, 45 cm, 3,210kg. Un adorable bébé. Il me comble de bonheur à un point que je n'osais imaginer.

Deux ans après sa naissance, j'ai pris une grande décision : celle de revenir sur Bereley. Je pense qu'Ethan est en droit de connaitre la vérité sur son enfant tout comme Maël de connaitre son père. Ce petit ange avait beau être adorable, papa ne pouvait lui servir de modèle paternel. Il devait savoir qui était son père. J'ai donc trouvé un petit boulot de vendeuse dans une boutique de lingerie, en complément à l'écriture de mes bouquins. Car oui, être mère célibataire n'est pas une chose facile, et je me devais d'apporter la meilleure vie possible à mon fils, tout comme mes parents l'avaient fait pour moi. J'ai trouvé un appartement en ville et me voici désormais prête à reconquérir Berkeley. Attention, me revoilà !