Les plaisirs de la vie à 2 +1 ♦ feat Skye

Julian & Skye
       
       

Cette petite clinique n'était pas forcément tout ce dont il aurait rêvé, mais ce n'était pas trop mal. Il manquait encore quelques outils, des babioles visiblement aux yeux de l'ancien propriétaire auprès de qui il avait racheté la boutique, mais indispensable pour Julian. On reconnaissait bien la vielle-école, mais pour sa part, il serait indispensable d'améliorer les choses. Attendre plusieurs heures pour des tests qui pouvaient maintenant être rendus en quelques minutes grâce à un simple investissement... son choix était vite vu.

Il le savait déjà avant de venir à Tampa pour avoir travaillé chez un vétérinaire, mais la différence restait marquante entre ses journées au zoo et celle en cabinet. Au moins ici, il pouvait prendre les décisions de son choix. La première à prendre c'était celle de trouver un autre médecin pour le second bureau. Il pourrait ainsi prendre plus souvent des jours de congé. Il était parvenu à s'en garder deux par jours -merci aux actions qu'il avait placées dans le zoo de- mais il avait dans l'idée de se dégager plus de temps encore pour son fils. Malheureusement, entre les visites au cabinet et celles dans les fermes alentours, il ne pouvait s'offrir le luxe de commencer et finir aux heures d'un salarié classique. Austin comprenait, du moins il semblait. Et son blondinet n'était pas laissé seul, il était entre les mains de Skye. Une jeune femme - Julian devait se reprendre parfois pour ne pas penser "jeune fille" au visage d'ange. Au premier abord, il ne lui aurait pas donné vingt ans... il lui aurait peut-être accordé la majorité. Oui, admettons.

Il était vingt heures trente passés quand Jules quitta le boulot au volant de son pickup. Une chatte à la mise bas difficile, un chien casse-cou qui s'était abimé le fémur...  il n'était pas mécontent de rentrer à la maison. Il poussa la porte sans bruit à l'arrière pour ne pas prévenir de son arrivé. Un bon complice, Turbo se leva sans bruit de son panier pour venir saluer son maître. Il n'aboyait jamais à son arrivée. Les retrouvailles faites avec le grand chien blanc, Jules se rendit dans la cuisine où il distinguait le bruit de la conversation entre Austin et Skye. « Bonsoir vous deux ! » C'était plus chaleureux que quand ils n'étaient que tous les deux et arrivaient chaque soir dans la maison vide, il faut bien l'avouer. Perdant tout air plus ou moins distant ou sérieux qui pouvait avoir au cours de la journée, un sourire s'installa sur le visage du père tandis qu'il se penchait pour embrasser son fils et couvrir sa joue et son cou de bisou. Les rires du gamin étaient bien la meilleure des récompenses.

L'homme releva la tête pour observer sa nourrice. Un joli brun de femme au visage presque enfantin, son pouvoir de séduction sur la gent masculine ne faisait aucun doute, bien qu'il n'était pas certain qu'elle l'ai encore réellement maitrisé. Elle semblait jeune de tous les points de vue, cela l'avait fait hésiter à l'embaucher. Mais sa gentillesse était certaine aussi. Sans compter qu'elle avait gagné le vote d'Austin parmi toutes les femmes rencontrées. Ça avait beau faire trois semaines qu'elle était là, le jeune père ne s'habituait toujours pas à ne pas être toujours en charge des fourneaux. « Bonsoir Abigail. La journée a été bonne ? Laisse pour le repas, je vais finir si tu veux, tu nous faisais quoi ? »

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Julian && Skye

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« Mince ! Chui en retard ! »  Je lance à Duncan, attirant alors l'attention de toutes les personnes présentes dans la salle de travail, avant de rassembler avec hâte mes carnets et autres livres et de hisser mon appareil photo autour de mon cou. Notre session de travail s'était éternisée, tant et si bien que je n'avais pas vu le temps passer. C'était quelque chose d'assez récurant quand j'étais en compagnie de Duncan, mon meilleur ami, mon frère, et en temps normal, je ne m'en plains pas. Mais aujourd'hui, je devais aller chercher Austin à l'école et comme les choses étaient parties, j'allais être en retard, ce qui ne me plaisait pas beaucoup. Mon travail était de prendre soin de ce petit garçon et je n'avais pas spécialement envie qu'il reste seul à m'attendre devant l'école pendant d’atrocement longues minutes. Après avoir claqué un baiser sur la joue de mon ami, je m'empresse de quitter le campus, de sauter dans ma voiture et de me rendre à l'école. A mon arrivée, Austin m'attend dans sa salle de classe avec son institutrice, un peu mécontente d'avoir eut à m'attendre « Bonsoir ! Je suis vraiment, vraiment désolée ! » Je m'excuse auprès de la blondinette aux cheveux frisés, avant de m'approcher d'Austin, de me baisser à son niveau et de poser un baiser sur son front « Ca va petit prince ? » je m'enquière alors, avant de l'attraper par la main et d'enfin quitter l'école.

La fin d'après-midi se déroule sans encombre : devoirs, jeux, dessins animés et bain, avant de me tenir compagnie pendant que je prépare le dîner. J'avais bien pris mes marques maintenant chez les Tennant, et Austin et moi avions nos petites habitudes. Alors que je fais revenir des courgettes dans un peu de crème dans ma poêle, j'entends la voix de Julian, mon patron, retentir dans la maison, ce qui me fait un peu sursauter. Cette façon qu'il avait de se déplacer en silence avait tendance à me rendre chèvre ! J'esquisse un sourire en le voyant couvrir son fils de baiser, avant de lui répondre « Bonsoir monsieur Tennant ! » Comme je le faisais tous les soirs pour l'embêter un peu.
« Bonsoir Abigail. La journée a été bonne ? Laisse pour le repas, je vais finir si tu veux, tu nous faisais quoi ? » La main sur la cuillère en bois, je lève les yeux vers Julian, avant d'afficher un léger sourire en coin : de toute évidence, il avait encore un peu de mal à me laisser les rênes. Je remue une dernière fois ma poêlée, avant de couper le feu sous ma préparation « Très bonne et la tienne ? » Je me dirige ensuite vers le réfrigérateur, duquel je sors des escalopes de dinde marinée que j'ai préparé un peu plus tôt dans la soirée et, alors que je ferme la porte de l'immense meuble gris, je répond à sa question « Escalope de dinde et courgettes à la crème...ne t'inquiète pas : je suis là pour ça ! » Je lui adresse un clin d'oeil entendu - c'est tout de même lui qui m'a embaucher - avant de poser les escalopes dans une autre poêle chaude. « Tu veux boire quelque chose en attendant ? J'ai acheté quelques bières si tu veux ! » Oui des bières. Chez les Hodgkins, il y a toujours au moins deux packs de bières dans le frigo, simplement pour ne jamais en manquer, au risque de voir papa Hodgkins en colère, alors c'est une habitude qui ne me quitte pas ! Et puis on reçoit tellement souvent qu'il est toujours utile d'en avoir.

     

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Julian & Skye
       
       

Ah cette vie il ne l'aurait jamais rêvé. Père ? Non, pas pour lui. Célibataire ? Admettons, il avait toujours autant de conquêtes qu'il le désirait. Mais père célibataire ? Ce n'était pas pour cela qu'il avait signé le jour de son mariage. Sûrement que l'amour était sur estimé. Il y avait cru, une fois, avec Meg'. Et sans Austin, il aurait sans doute qualifié cela de connerie. Mais ce bout de chou à la peau légèrement satinée ne pouvait pas être une erreur. C'était son oxygène. Cela ne l'empêchait pas de se demander comment il avait pu en arriver là quand il rentrait le soir pour retrouver Skye. Elle était charmante. Jeune, douce, gentille, elle aimait bien Austin, en prenait soin et le gamin le lui rendait bien. Oui, mais. Un mais monstrueux. Il n'était aucune relation avec elle, ni physiquement, ni sentimentalement. Et allez savoir pourquoi, Monsieur Julian en tirait une certaine frustration. Il se souvenait encore de sa première année de mariage. Meghan avait bien était la seule femme avec qui il avait pris la peine d'être fidèle et cela en avait bien valu tous les efforts. Rentrer et enfouir son visage dans le cou d'une femme pour en humer la peau tendrement ? Un luxe qu'il avait savouré et qui lui revenait en tête quand il apercevait Skye de dos. Un rapprochement déplacé qu'il refoulait. Il été temps qu'il se trouve une demoiselle pour passer un temps agréable durant quelques nuits. Et de préférence pas sa colocataire, aussi jolie qu'elle fût, c'était avant tout la nourrice de son fils, sans compter qu'elle avait dix ans de moins que lui. Une croix s'imposait.

Il la voit sourire quand il lui propose de reprendre la suite du plat... oui, il ne la berne pas, elle voit clairement son envie de reprendre les choses en main. Heureusement pour lui, elle l'aide un peu à se soigner de cette manie de vouloir rentrer dans ces habitudes et lui rappelle qu'elle est là pour cela et que faire à manger -sainement, il avait bien insisté dessus à l'entretien, les sucres étaient à éviter autant que possible- faisait bel et bien partie de son boulot. Il pensait surtout aux repas d'Austin quand il avait dit ça, mais finalement, elle leur faisait à manger pour trois. Comme une petite famille. Une douce illusion de structure... c'était tentant, il devait l'admettre. Inquiétant aussi, son fils n'avait pas de souvenir de sa mère, qu'adviendrait-il s'il s'attachait de trop à la jeune demoiselle ? Ne pas avoir sa mère lui pesait déjà assez, Julian voulait éviter de lui infligeait une autre blessure à ce sujet.

Le père repoussa ses inquiétudes au même titre que les petites envies taquines ou coquines qui pouvaient le traverser, aucune n'avait sa place ce soir. « Bien sûr. Ça sent divinement bon en tout cas. » Entre l'odeur et l'annonce du plat, ses papilles salivaient et son estomac se rappela soudainement bruyamment qu'il n'avait pas mangé depuis midi. En entendant ce bruit sourd et peu discret, Jules fit une petite grimace coupable à l'adresse des deux lascars présents et son fils éclata de rire.  Agité par le retour de son père, l'enfant demanda s'il pouvait aller chercher un dessin et détala quand il en eut l'autorisation.

Julian s'avança pour aller se laver les mains avant d'aller humer de plus près le plat par dessus l'épaule de Skye. « Bon choix, Abigail. » Il lui rendit son clin d'oeil et se dirigea vers un tiroir pour sortir de quoi dresser la table. Il répondit enfin à sa question, profitant de la seconde de calme qu'ils avaient pendant que Turbo et Austin partaient cherchait leur trésor. « Bonne journée également, quoique pas mécontent de rentrer. Plus tard en revanche pour la bière, quand Austin sera couché, peut-être. » Il lui sourit un instant avant de reporter son attention sur son fils qui revenait. Le bout de chou lui brandit fièrement deux dessins. « C'est toi, moi et Skye au parc ! Je suis au milieu et vous me soulevez en comptant, ça balance, comme dans un dessin animé que j'ai vu ! Et l'autre dessin, c'est nous trois au parc d'attractions, on monte sur les manèges et on criiie ! On peut y aller ce week-end avec Skye Papa, s'il te plait ? » Restait impassible face à ça ? Mission impossible presque. « On dit "toi, Skye et moi", on se cite en dernier. Je ne sais pas, ta nourrice à peut-être prévu autre chose et je ne peux pas l'obliger à faire ça. C'est son jour de repos le week-end, tu le sais bien. » Devant le visage déconfit d’Austin, Julian adoucit sa réponse sans pour autant dire une phrase trop proche d'un "demande à maman". « Il faudrait lui demander... » Pensez-vous donc, ni une ni deux, Austin fila en direction de sa nourrisse pour lui pointer les dessins sous le nez et renouveler sa demande. « Tu veux venir avec moi, papa... papa et moi ?! » À demi embêté de la coincer ainsi avec une demande qui relevait vraiment de l'activité de famille, Julian ne put pour autant retenir un sourire en coin. Cela promettait d'être amusant de la voir se débrouiller pour répondre à cela.

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Prendre soin des autres était quelque chose de relativement naturel pour moi et la première personne sur qui je m'étais longtemps fait la main était Duncan, que je chouchoutais et gavait d'affection plus que de raison. Alors préparer un repas pour trois, c'était de la gnognotte pour moi. Concentrée sur ma préparation, je ne remarque pas que Julian se tient juste derrière moi, scrutant avec attention, le moindre de mes gestes. Je me raidis, un peu inquiète à l'idée d'avoir mon patron sur le dos, désireuse de faire de mon mieux. Je savais pertinemment que mon âge avait forcé monsieur Tennant à s'interroger longuement sur ma candidature et je voulais faire mon travail le mieux possible, afin de ne pas lui donner de raison de revenir sur son avis à mon sujet. Alors en entendant que mon choix lui convient, je me détend un brin, tournant ma tête vers lui et lui adressant un sourire franc et sincère et de dire, toujours sur le même ton « Ravie que ça vous plaise monsieur Tennant ! » , le tout, avec une petite pointe d'ironie cachée dans la voix et dans le regard. A choisir, je préférais faire de notre différence d'âge une source de plaisanterie plutôt qu'une source de gêne.


Tel un vrai petit couple - que nous ne sommes pas - nous en venons à partager le contenu de nos journées et, en entendant, qu'il n'était pas mécontent de rentrer, je m'empresse de chercher à en savoir plus « Des cas intéressants ? Difficiles ? » J'éteind la plaque et en ôte la poêle, avant d'ajouter quelques cuillères de crème. C'est le retour du petit monstre dans la pièce, qui attire mon attention et m'incite à lever la tête. Il saute sur son père, lui expliquant les histoires liées aux dessins qu'il a la fin un peu plus tôt. Ayant déjà eut l'explication, je continue donc ma préparation en versant les courgettes dans la poêle et alors que je m'intéroge sur le dessert, j'entend mon prénom sortir de la bouche de mon petit prince, attirant de nouveau mon attention, mais j'ignore tout bonnement ce dont il était question. Mon regard oscille rapidement du père au fils, espérant glaner de précieuses informations qui me permettraient de déduire le contenu de cette conversation.
« Je ne sais pas, ta nourrice à peut-être prévu autre chose et je ne peux pas l'obliger à faire ça. C'est son jour de repos le week-end, tu le sais bien » Ils voulaient donc faire quelque chose en ma compagnie ce week-end ! Très bien. Mais quoi ? Je remarque alors le dessin qu'Austin m'a montré un peu plus tôt et je comprends : le parc d'attraction. Aller au parc ce week-end ? Ca me paraissait bien compliqué, étant donné que Duncan m'avait apparemment prévu une surprise pour le même week-end. " Prend une valise, un maillot et ta bonne humeur, ce week-end, je t'enlève! " étaient les seules informations que j'avais à ma disposition, mais connaissant mon ami, son idée m'emênerait certainement loin d'ici du vendredi 16h, au dimanche, minuit. Alors quand papa Tennant dit à son fils de me demander, je comprends que je vais me trouver dans une posture délicate : refuser quelque chose à cet enfant que j'aime tant - oui, presque autant que mon propre petit frère.

Le petit bonhomme se précipite donc vers moi et je l'attrape au vol, le portant face à moi, afin d'avoir sa petite bouille juste en face de moi, et, dans la manoeuvre, je ne remarque pas la brettelle droite de mon t-shirt un peu trop grand pour moi, qui glisse de mon épaule..il faudrait vraiment que je pense à racheter des top à ma taille ! Alors qu'il me demande si je souhaite venir, je ne sais que répondre. Je m'approche de lui, posant un petit baiser sur son nez, lui tirant alors un rire tout ce qu'il y a de plus craquant et me laissant alors quelques secondes de répit, secondes durant lesquelles j'en profite pour lancer un regard embêté à Julian, remarquant alors le sourire qu'il arbore. Il semblait s'amuser de mon embarra, mais je n'ai guère le temps de m'y attarder, car Austin s'impatiente en attendant ma réponse. Je m'apprête à lui dire que ça n'allait pas être possible, et que j'avais d'autres choses de prévues, mais qu'un autre week-end serait sans doute plus adéquat, mais quand je croise les pépites de l'enfant et je craque : il serait sans doute plus facile de faire comprendre à Duncan que je devais annuler, plutôt que de faire comprendre à Austin que je ne serais pas là...J'esquisse donc un sourire, avant de répondre avec entrain

« Ce week-end ? Ca tombe bien, je n'ai absolument rien de prévu !!! » Sans plus attendre, un "ouiiii" suraigu s'échappe des lèvres d'Austin, me tirant un rire amusé, avant qu'il ne s'échappe de mes bras, pour retourner vers son papa Elle a dit oui papa, alors on peut, on peut ? C'est maintenant à mon tour de lui lancer un petit sourire amusé : maintenant qu'il y avait mon accord, refuser reviendrait à prendre sur lui le rôle du méchant des deux, ce qui me conviendrait parfaitement !

     

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Julian & Skye
       
       

C'était un rien lâche de renvoyer Austin vers Skye ainsi et de la laisser se débrouiller avec le petit. Mais il l'assumait un petit sourire aux lèvres. C'était agréable à voir, Austin rayonnant dans les bras de la jeune femme et elle si simplement heureuse. C'était la seule définition qu'il y trouvait, simplement heureuse. À l'instant où ses yeux se posaient sur l'enfant, le bonheur se mettait à rayonner. Peut-être qu'il avait cet air-là également quand son fils s'approchait. Pourquoi Meghan n'avait pas pu faire de même restait un mystère. Les mois n'y avaient rien changé. Sans cela, ça aurait été elle qui aurait été aux fourneaux ce soir et il aurait pu venir se lover dans son dos et embrasser sa chaire. Ou l'inverse après tout, elle qui rentrait tard et lui qui préparait les victuailles.

Cette réflexion sur son ex-femme s'évapore tandis qu'il remarque la manche de Skye qui glisse sur son épaule, de plus en plus, terriblement révélatrice. Peu maître de ses pensées, l'homme laisse son regard suivre cette chute, ressentant le regret de ne pouvoir s'y approcher à l'instant pour venir gouter à ce petit bout de peau apparent.... Bon sang, il devait passer trop de temps en compagnie de Skye, d'où cette frustration et ses idées qui venaient sans peine. Il aurait dû choisir une nourrice moche, cela lui aurait évité les ennuis. Dommage pour lui, son fils avait beau être jeune, il avait déjà bon goût. Et le sens de la séduction aussi, puisqu'il était en train d'acculer sa nourrice et d'user de ses charmes sur elle.

La jeune femme chercha son regard, lança un appel au secours silencieux et Julian compris à cet instant que la demande du petit garçon était finalement embêtante pour elle. Sûrement qu'elle avait déjà quelque chose de prévu. Il lui sourit de plus belle, chose pourtant inhabituelle venant de lui, ses sourires les plus jolis étant réservés à son rejeton uniquement. Oh, ça serait éducatif voyons ! En tant que nourrice, elle ne pouvait pas toujours dire oui au petit après tout. Elle devait bien commencer quelques parts et maintenant était la parfaite occasion. Du moins c'est ce qu'il pensait. Car finalement, c'est une approbation qui sortit des lèvres rosées de la jeune fille. Et il plaint ses oreilles en entendant le cri de victoire d’Austin. Il ne put s'empêcher de se joindre à leur rire. D'un geste souple qui lui arracha pourtant une douleur dans le dos, Julian récupérer son fils qui revenait comme un boulet de canon. « On verra, si tu es sage et si tu ne casses pas les oreilles d'Abigail en criant trop fort, d'accord ? » lui fit-il en jetant un coup d'oeil entendu au garçonnet pour lui faire savoir qu'il avait crié trop fort. « Aller, va ranger tes dessins et reviens te mettre à table. » Il embrassa la joue du garçon avant de le reposer au sol, maudissant intérieurement cette cicatrice qui restait douloureuse en fin de journée, même s'il s'efforçait de ne jamais rien en laisser paraitre.  

Profitant à nouveau de l'absence d'Austin, Julian s'approcha à nouveau de Skye. Sans expliquer son geste, il leva la main vers le bras de la jeune femme pour remettre en place cette manche qui était tombée. Qu'il puisse penser à autre chose que cette envie qu'elle titillait en lui depuis plusieurs jours déjà. « Tu peux lui dire non, tu sais, c'est normal et il faut bien qu'il apprenne. Tu avais l'air d'avoir des choses de prévues, non ? » Il observe son visage une seconde avant se pencher sur la table pour tremper un doigt dans la crème en bon gourmand. « Je peux trouver une excuse si tu préfères faire autre chose sur ton jour de repos, ne t'en fais pas, ça lui passera comme ça lui est venu cette envie. Sauf si tu deviens accro à la famille et veux venir faire un tour au parc d'attractions. » Il lui fit un petit clin d'oeil pour la taquiner. C'était plus facile de masquer qu'elle lui plaisait en s'occupant à l'embêter gentiment... bravo pour la maturité Monsieur Tennant, on repassera. Sans lui laisser de répit, il fronce son nez pour lui confesser en prenant l'air de réclamer « J'ai faim, j'ai faim ! » Aux yeux de Skye, ce devait être un miracle qu'Austin soit bien élevé avec un père pareil.  

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Je venais de renoncer à un week-end avec mon meilleur ami, et pourtant, les rires d'Austin me font apprécier grandement ce moment. Alors qu'il se perche dans les bras de son père, je reste là, les bras croisés sur ma poitrine et un sourire touché aux lèvres. Les rares fois où je pouvais voir mon patron sourire de cette façon, étaient quand il était en présence de son fils, ce qui avait quelque chose de follement attendrissant. Les voir comme ça tous les deux me fait m'interroger une nouvelle fois sur le pourquoi du comment. J'avais un emploi, un très bon emploi même...veiller sur un amour comme Austin, il y a bien pire, mais je ne pouvais m'empêcher de me dire que s'il y avait une madame Tennant ici, je n'aurais sans doute pas ma place sous ce toit. Les voir tous les deux aussi complices réchauffait toujours mon coeur, mais je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'il manquait une partie du tableau. Je n'ai bien sûr, jamais osé poser la question - Julian et moi ne sommes pas suffisamment intimes pour ça et je craignais de le froisser en abordant ce sujet potentiellement délicat - mais elle était toujours là, dans un coin de ma tête.

Les pas de l'enfants quittant la pièce me sortent de ma rêverie, alors que j'observe mon employeur s'approcher de moi, avançant sa main vers moi. Je la suis donc du regard, perplexe, avant de le voir remettre ma manche en place. Tandis que mes joues s'empourprent, gênée, je me dis qu'il faut vraiment que je prenne le temps d'aller racheter des t-shirts à ma taille ! « Désolée... » Je murmure, alors qu'une impression de déjà vu se fait de plus en plus présente dans mon esprit. De quoi étais-je désolée au juste ? Eh bien d'avoir eut une tenue inappropriée pardi ! J'étais son employée après tout, et je devais faire attention !
Je n'ai guère le temps de me fustiger d'avantage, car il revient sur ma réponse à la requête du petit garçon.  

« Oui je sais...mais je n'arrive pas à lui résister !  » Je réponds alors, avec un petit rire amusé, avant de hocher la tête par la positive et de rajouter « Je devais partir en week-end avec Duncan... » Très malin de référer à lui de cette façon, mais il ignore qui est Duncan. Je reprends donc « ...avec mon meilleur ami ! Mais il comprendra ! » J'esquisse un sourire, comme pour signifier qu'il n'y avait pas mort d'homme, avant de voir mon patron tremper son doigt dans mon plat sans scrupule « Hey ! » Je lâche en riant, feignant d'être outragée par un tel geste, avant qu'il ne me propose de trouver une excuse pour me soustraire à sortie, à moi que je n'en ait pas envie. Je réponds alors du tac au tac « Accro à Austin oui ! Mais pas forcément à tous les Tennant !  » Je lâche un brin impertinente, avant de m'entendre réclamer le diner, d'une façon surprenante pour le si sérieux monsieur Tennant. « Okay, okay ! » Je lâche, un sourire franchement amusé aux lèvres ! « Installes-toi ! » Alors qu'il prend place, j'attrape ma poêle encore chaude, que je pose sur la table après avoir pris soin de poser de quoi la protéger, avant d'appeler Austin, sur un ton ressemblant beaucoup trop à celui de ma mère, commentaire que je ne peux garder pour moi « Bon sang, j'ai l'impression d'entendre ma mère !  » Le petit garçon rapplique illico, tandis que je me félicite de mon autorité - oui je préfère croire que c'est mon autorité naturelle et non son estomac qui crie famine, qui l'a poussé à venir - et l'aide à s'installer à sa place. Après avoir mis de la nourriture dans les assiettes des deux hommes des trois hommes qui partagent mon quotidien, j'en mets dans la mienne, avant de prendre place enfin « Bon appétit !  »
     

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Julian & Skye
       
       

La réaction qu'eut Skye quand il s'approcha d'elle pour remettre sa manche en place le fit sourire. Une teinte rosée sur les joues et un murmure à peine audible, une chose était certaine, son geste l'avait gêné. D'une façon ou d'une autre, il n'était pas certain du pourquoi, mais le bilan était évident. Que ce soit parce qu'il lui plaisait, parce qu'elle trouvait cela déplacé, parce qu'elle ne s'était pas rendu compte que sa manche avait glissé, peut important la raison, il l'avait gêné. Et il était curieux de savoir pourquoi. Mais le demander en présence d’Austin était délicat.

Skye confessa qu'elle ne pouvait pas résister à son fils. C'était compréhensible. Pour lui aussi, résister à ces yeux clairs était tout ce qu'il y avait de plus difficile. Mais c'était regrettable pour elle, car elle devait partir en week-end avec son ami, Duncan. Mentalement, Julian nota le nom de ce meilleur ami. Il comprendrait d'après elle. D'après lui, elle laissait son boulot empiéter sur ces plans. Il reviendrait là dessus un peu plus tard, quand Austin serait couché. Il ne s'attendait pas à se faire rabrouer comme elle le fit quand il trempa son doigt dans la sauce. Elle était accro à Austin, mais pas à tous les Tennant. Un instant, Julian envisagea de lui répondre "ah, toi non plus tu n'es pas une fan de mon ex ?" pour rejeter la faute sur l'ex-madame Tennant et se décharger de cette micro insulte, mais il renonça. « Aouch ! Mes sentiments ! » la réprimanda-t-il d'un air peu probant. Il valait mieux cela que l'inverse de toute façon, il ne se porterait pas garant de savoir garder le cœur de Skye entier si jamais elle devenait accro à lui.

L'homme retient un rire en l'entendant trouver qu'elle ressemblait trop à sa mère en appelant Austin. Ce semblant de famille restait déroutant. Comme un piège, un piège dans lequel il ne devait pas tomber. Il ne pouvait avoir toutes les réponses en main, aussi adulte qu'il était il commettait des erreurs et choisir d'avoir une nourrisse à la maison était peut-être une erreur en soit. Où bien il trouveraient un équilibre, mais pour l'instant, il avait l'impression de reconstituer une famille. S'il était le seul à avoir cette impression, ce ne serait pas grave. Mais si Austin ressentait cela aussi... « Bon appétit. » Répondit-il à son tour. Malgré ce qui préoccupait Julian, le repas s'anima agréablement comme tous les soirs. Il interrogea Skye sur ses cours du jour, Austin répondit gaiment et les informât de tout ce qu'il avait fait aujourd'hui. Une fois le repas fini, Julian demanda à son fils de filer brosser ses dents et se mettre en pyjama, tâche qu'il savait effectuer seul et qu'il était toujours bien fier de réaliser comme un grand.

Le vétérinaire se leva de table et attrapa l'assiette de Skye pour débarrasser, la sienne et celle de son fils au passage. « Désolé pour toute à l'heure, ta manche, je ne voulais pas te gêner. N'hésite pas à me le dire quand c'est le cas. » Il avait besoin de connaitre et d'entendre les limites. C'était à son sens le seul moyen d'éviter tout mal entendu. Il ne se sentait pas incapable de vouloir séduire la jeune fille, il essayait d'éviter de se laisser aller à ce petit jeu qui lui aurait plus mais qui aurait été aux dépens de sa nourrice. « Ne me laisse pas te mettre mal à l'aise, d'accord ? » Qu'il soit son employeur ou pas, il voulait éviter que cela n'arrive. « Quant à ce week-end, si tu préfères y aller avec Duncan, pas de soucis, je peux m'occuper d'Austin sans soucis, tu n'es pas obligée d'annuler. Mais si tu le fais, on peut échanger ton jour de repos. Tu finis tôt les cours le jeudi après-midi, n'est-ce pas ? Tu veux ton aprèm' et ta soirée ? Je m'arrangerais pour le petit. » L'homme avait mémorisé le planning de fac de l'étudiante et n'avait en réalité aucun doute sur le fait qu'elle finissait à 14h ce jour. Il n'y avait pas de raison qu'elle perde un jour de repos dans sa semaine et il était bien décidé à compter le samedi en question comme un moment de travail, quand bien même il lui payera le parc d'attractions. L'homme attrapa les trois verres et les couverts pour finir de mettre la vaisselle sale dans le lave-vaisselle. En guise de remerciement, il lui annonça simplement « Le repas était délicieux. » en refermant la porte, sans plus de fioriture que cela.

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Le repas passé dans la bonne humeur terminé, le petit garçon s'éclipse afin de nettoyer ses quenottes, tandis que je reste m'occuper de débarrasser la table avec papa Tennant. Alors que j'ouvre le réfrigérateur pour y mettre les restes du repas, il revient sur l'incident de la manche. Mal à l'aise ? Oui, je l'avais été, mais pas parce qu'il me l'avait fait remarquer, mais plutôt parce qu'il l'avait remarqué. Gênée d'avoir été si peu regardante sur ma tenue, tant et si bien que mon patron avait eut besoin de me le faire remarquer. A peine les plats posés, je me retourne vers Julian, secouant vivement la tête de droite à gauche, avant de lâcher

« Oh non, pas du tout ! Te ne me gêne pas du tout rassures-toi ! » Je me garde bien sûr de lui préciser les vraies raisons de mon léger mal aise, histoire de ne pas remuer le couteau dans la plaie, avant d'attraper la bouteille d'eau et de la mettre à son tour dans la machine.
Ne me laisse pas te mettre mal à l'aise, d'accord Amusée, j'esquisse un petit sourire en coin, ne voyant pas vraiment où il voulait en venir. J'avoue que j'ai tendance à ne pas spécialement voir quand je plait à un homme ou encore quand un homme me drague, alors j'avais tendance à ne pas voir les éventuelles allusions, déplacées ou non qui pouvaient m'être faites, alors il en fallait beaucoup pour me gêner. Et puis dans mon esprit, Julian est tout bonnement incapable de parvenir un jour à me mettre mal à l'aise. Il est bien trop respectueux pour ça. Il sait très bien où sont les limites et je ne penses pas qu'il soit du genre à les dépasser. Alors oui, je ne vois pas où il veut en venir avec ça. Cependant, si c'était une de ses préoccupations, je me devais de le rassurer. Voilà pourquoi je réponds en croisant mes bras sur ma poitrine

« Voilà ce qu'on va faire : dès que j'estime que tu dépasse les limites, je te le dis, ça te vas ? » Bien que je reste persuadée que ce jour n'arrivera jamais, pas avec Julian Tennant.
Il revient une fois de plus sur la sortie du week end qui semble apparemment vraiment le turlupiner, me proposant alors une fois de plus d'annuler ou alors de modifier mon jour de repos. Je le regarde se prendre la tête, mon sourire toujours aux lèvres, avant de répondre « Tu sais, ça ne me dérange pas du tout ! Après, ce qu'on peut faire, c'est que si vous y allez dimanche en fin de journée, je peux venir avec Duncan. Comme ça le petit est heureux et je n'annule pas mon week-end ? » En voilà une idée. Je partirais donc en week-end comme prévu et je pourrais quand même passer un moment avec les Tennant. Et puis depuis le temps que je rabattais les oreilles de mon ami avec ma petite famille d'adoption, il était peut-être temps de faire les présentations.

Je remarque au passage que le planning que je prévoyais d'imprimer pour que Julian se souvienne de mes horaires était à présent inutile, car il a déjà tout mémoriser, ce que je ne peux m'empêcher de relever « Quelle mémoire monsieur Tennant ! » "et ce malgré votre grand âge" je meurs d'envie de rajouter, mais je m'en garde bien...nous ne sommes pas encore suffisamment intimes pour que je me permette ce genre de plaisanterie avec mon patron. Le repas était délicieux. J'esquisse un sourire pour le remercier, alors qu'Austin refait son apparition. En temps normal, il saute en dernier dans les bras de la personne qu'il souhaite voir lui lire une histoire et ce soir, il se précipite vers moi en premier. La lecture serait donc pour Julian ce soir. Je couvre mon petit prince de baisers pour lui souhaiter bonne nuit, avant de le poser au sol et de le voir sauter sur son père Tu me lis une histoire papa ? Hé oui, je le savais. J'esquisse donc un sourire amusé en les regardant, toujours follement attendrie à chaque fois qu'ils étaient ensembles. Très bien, j'aurais donc le temps de ranger un peu la cuisine et de préparer les choses pour le lendemain. A peine les garçons ont-ils quittés la cuisine, je sors du frigos deux bières que je décapsule et pose sur le bar à l'attention de Julian, en attendant que le petit soi couché et que j'ai tout terminé dans la cuisine.
     

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Julian & Skye
       
       

D'après les dires de la jeune femme, il ne l'a mettait pas du tout mal à l'aise. Julian leva légèrement un sourcil. Vraiment ? Il aurait presque mis sa main à couper que c'était l'inverse. Et quand bien même ce n'était pas son geste qu'elle trouvait déplacé, il aurait parié gros qu'elle aurait perdu l'usage de sa parole s'il laissait échapper les idées à son encontre qui pouvait lui traverser l'esprit. Elle avait beau dire qu'elle le préviendrait s'il dépensait les limites, il faudrait qu'il fasse attention à éviter ce genre de geste comme il l'avait fait, cela restait un geste qui pouvait être mal interprété. Et un procès pour harcèlement de sa nourrice ne le tentait pas trop. Après tout, elle commençait à bien connaitre Austin, assez pour avoir vu venir qu'il avait déjà fait son choix quand à la personne qu'il le coucherait ce soir. Un petit manège qu'il avait instauré comme un grand, demandant parfois à Skye une lecture pour le soir.

Plus attentif qu'il n'y paraissait, il écouta la proposition de Skye quant au week-end. Et il sentit qu'il aurait mieux fait d'abandonner le sujet plus tôt au lieu de se préoccuper d'elle et de ses projets. Voilà que le week-end qu'il craignait de voir ressembler à un jeu de papa maman venait d'empirer. Il voyait déjà le dessin d'ici : papa Julian et les enfants, Skye et ce Duncan feraient office d'ainés tandis qu’Austin serait le petit dernier. Cette sortie serait un calvaire. Le changement en lui fut presque imperceptible, mais sa bonne humeur qui l'habitait depuis toute à l'heure venait de s'éteindre. « Bien sûr, on fait comme ça, n'annule pas ton week-end surtout. Je verrais si le parc est ouvert dimanche après-midi. On n’ira pas trop tard avec Austin, il a école le lendemain matin -toi aussi d'ailleurs- mais vous pouvez nous rejoindre dès que vous serez prêt. Et puis si ce n'est pas ouvert, on reporte ça au week-end d'après, comme ça toi et ton Duncan n'aurez pas à vous presser pour votre week-end. Avec cette seconde option, tu auras plus de temps pour me présenter ton meilleur ami. » Il lui fit un sourire, poli, mais bien pressé de passer à l'heure du couché. Il craignait même d'avoir prononcé le mot "meilleur ami" en insistant un peu trop. Après tout, les meilleurs amis adolescents finissaient tous de la même façon : une partie de jambe en l'air ou un coeur brisé et frustré. Il y avait sans doute une étude scientifique là-dessus pour appuyer son idée.

Son sourire se fit un peu plus taquin quand elle commenta sa mémoire. « Tu n'as pas idée, petite Abigail. » Et pour cause, une lecture ou deux lui suffisait à ne plus oublier. Sur ce, il remonta avec son fils et sourit pour lui même en redescendant quand il découvrit la bière laissée à son attention. Ce brin de jeune femme savait penser aux autres, ça ne faisait aucun doute.